lundi 25 mars 2013

Le Laos de la Nam Ou - Die Nam Ou und ihre Umgebung (8-14.3)

Nous voilà prêts à embarquer pour la prochaine destination, Nong Khiaw. En montant à bord du bateau, un grand PLOUF se fait entendre.

Ressort de l’eau une tête toute mouillée, un des américains, un peu trop confiant, vient de rater la marche ! Appareil photo, passeport, cash, tout est trempé, mais il rigole. Un coup de serviette, et nous pouvons finalement partir, pour notre plus grand bonheur.


Car quel voyage ! La Nam Ou, un affluent du Mékong, est pleine de vie et offre de superbes paysages tout au long du voyage. Elle se jette dans le fleuve au niveau des grottes sacrées de Pak Ou, un des sites bouddhiques les plus importants des environs de Luang Prabang et situé au cœur d’une falaise. Plus petite que le Mékong, la Nam Ou fait le bonheur des petits et des grands. Pêcheurs, orpailleurs, villageois en quête de coquillages et d’algues remontant la rivière à pied, enfants jouant sur les rives ou dans l’eau, buffles pataugeant tranquillement, et bien sûr des successions de paysages alternant falaises, forêt tropicale, plages de sable et vallées encaissées, le voyage sur la rivière est à ravir. Le spectacle des martins pêcheurs, hérons et d’autres magnifiques oiseaux bleus ajoute au charme des lieux.


Nous atteignons Nong Khiaw, petit village entouré de montagnes situé sur les deux rives de la rivière. La nuit, un orage accompagné de vents violents me tiennent éveillé, il faut dire que je n’ai pas une confiance absolue en notre petit bungalow proche de la falaise… mais ça ne vaut pas pour Iponie qui dort tranquillement avec ses boules quies. Au matin, nous partons pour une balade vers une cascade qui se transforme peu à peu en randonnée de 16 km. Nous apprécions le calme des lieux, la destination n’étant pas très touristique, marchons entre les montagnes et traversons plusieurs villages, mais toujours pas de cascade à l’horizon. Il y a bien des ruisseaux qui dévalent la montagne, mais de là à appeler ça « cascade », nous sommes sceptiques. Sous le soleil assommant de 13h et après 8 km de marche, nous faisons demi-tour. En chemin, un groupe de 5 jeunes filles à vélo s’approche timidement de nous. On leur offre des gâteaux et essaie de discuter, mais elles n’ont que quelques notions d’anglais qu’elles apprennent à l’école. Iponie a alors la bonne idée d’utiliser un livre d’images qu’on a emmené, un tout petit livre qu’on glisse dans la poche et qui contient de nombreuses images d’objets de la vie de tous les jours. Ca amuse beaucoup les filles, et elles nous disent les mots en Lao avant qu’on ne leur dise en anglais. Elles sont très studieuses et répètent en cœur les mots qu’on prononce, ça nous amuse aussi. En les raccompagnant à leur village, on leur apprend quelques paroles de la chanson « I want to ride my bycicle », et elles chantent une chanson en anglais qu’elles ont apprise à l’école. Finalement, on n’aura pas vu de cascade ce jour-là, mais la rencontre avec ces filles à la joie de vivre débordante aura ensoleillée notre journée.


Nous reprenons ensuite le bateau et retrouvons la Nam Ou pour aller à Muang Khoua puis à Hat Sa. De là, nous montons à l’arrière d’une camionnette qui nous secoue dans le chemin poussiéreux et défoncé jusqu’à la ville de Phongsaly, perchée dans les montagnes aux confins du Laos et du Yunnan. Sur la route, on peut voir les entreprises chinoises à l’œuvre, plusieurs pans de montagne ayant été rasés pour en extraire, après les arbres, la roche.

A Phongsaly, nous faisons un treck dans les montagnes, magnifique mais éprouvant, qui nous emmène au-dessus des nuages à travers les plantations de thé via des chemins escarpés et glissants. Les points de vue qui s’offrent à nous sont à couper le souffle (du moins le souffle qui nous reste). Lorsque des habitations apparaissent derrière une colline, le guide, après s’être trompé de chemin et nous avoir fait passer dans une jungle épaisse, se rattrape en nous disant qu’il est temps de déjeuner. Cependant, un homme vient à notre rencontre et explique au guide qu’il nous faut patienter. En effet, un cerf est entré la veille dans le village, synonyme de mauvais présage, et afin d’en chasser les mauvais esprits, une cérémonie est actuellement en cours. Le lieu où nous nous trouvons, Ban Kormaen, est connu pour être le village d’une plantation de thé vieille de 400 ans. Si personne ne sait vraiment de quand elle date, nous voyons des arbres à thé énormes dans lesquels les femmes cueillent les jeunes feuilles à plus de 6 m de haut. Le village appartient à l’ethnie Phounoy, une minorité du Laos. La cérémonie passée, nous pénétrons dans le village où nous sommes reçus chez la belle famille de notre guide.


La maison, au confort sommaire, est dotée d’une pièce à vivre, d’une cuisine dans laquelle se trouve un feu de bois à même le sol, et d’une chambre. La fontaine commune à quelques pas de la maison fait office de salle de bain et les buissons environnants sont autant de toilettes potentielles. L’accueil est chaleureux et le repas un vrai festin. Pousses de bambou, poissons grillés, champignons et pâté de viande cuits dans des feuilles de bambou, légumes, viande séchée et riz collant pour accompagner le tout, nous pouvons manger à notre faim après cette longue marche. A cela s’ajoutent les verres de lao-lao (alcool de riz local, environ 40°C) issus d’une fabrication artisanale servis généreusement par notre hôte. La famille est modeste et vit de la culture du thé, nous apprécions pouvoir échanger avec ces personnes par l’intermédiaire de notre guide. Reprendre la route après un tel repas est difficile, mais les paysages nous encouragent à avancer. Finalement, après avoir marché plus de 20 km, un ami de notre guide nous épargne les derniers kilomètres en nous raccompagnant en voiture.


Les jours suivants, nous profitons des marchés et des paysages depuis le sommet de la région, le Mont Phou Fa, avant de retrouver la Nam Ou pour rejoindre Muang Khoua, où les bizarreries du marché ne manquent pas, entre les rats grillés servis en brochette et les fruits ultra-acides en forme de cerveau.

De retour sur la Nam Ou, nous ne pouvons nous empêcher de réfléchir au triste sort de ce petit coin de paradis. A plusieurs endroits le long de la rivière, les grues du progrès sont à l’œuvre et entament les flancs de montagne afin de construire des barrages (ce sont des entreprises chinoises). Qu’adviendra-il des villages ? Ils devront être déplacés. Comment s’adapteront les pêcheurs, orpailleurs, capitaines et autres personnes vivant du fleuve, sans compter les multiples espèces animales dont la vie dépend de ses eaux ? La question reste ouverte. Car le Laos est un pays pauvre, très pauvre, et afin de générer des revenus, le pays a l’ambition de devenir la batterie de l’Asie du Sud-Est en exportant l’hydroélectricité à ses voisins, c’est pourquoi plusieurs dizaines de barrages sont en projet. A cela s’ajoutent de nombreux projets d’exploitation forestière et minière et la création de vastes plantations de monoculture destinées à l’export, autant de projets synonymes de destructions des forêts, principalement primaires, du pays, largement soutenus par ses puissants voisins que sont la Thaïlande et la Chine, dont les intérêts dans le pays sont croissants (la plupart des biens de consommation proviennent déjà de Thaïlande).


L’axe de développement privilégié est ainsi l’export des richesses naturelles du pays (hydroélectricité, or, cuivre et autres métaux, essences de bois rares…). Si ce choix permet à court terme d’augmenter les revenus et d’améliorer la balance commerciale déficitaire du pays, il affecte en même temps durablement les millions de personnes dont la sécurité alimentaire, le mode de vie, et même la vie, dépendent des écosystèmes actuels. Car dans un des pays les plus corrompus au monde où le tissu industriel est quasi inexistant, on est en droit de s’interroger sur la façon dont les revenus générés par ces projets seront réinjectés dans l’économie locale ou redistribués, et tout simplement s’ils le seront. L’hydroélectricité est déjà l’une des premières sources de revenus du Laos, alors qu’une bonne partie du pays n’est pas électrifiée. Et face aux décisions du parti unique, autoritaire, répressif et contrôlant les médias, l’avis des populations semble bien secondaire. Des lois imposant des consultations et des informations aux populations pour la construction de barrages ont bien été votées, sans pour autant être appliquées. A noter que des axes de développement alternatifs existent et ont été proposés au gouvernement, pour ceux que ça intéresse, cliquer ici pour voir un article à ce sujet (en anglais).

Notre découverte du Laos nous aura ravie, et même si nous n’en avons parcouru que le Nord, notre voyage nous aura donné un bon aperçu de la complexité de ce pays, pour l’instant si tranquille et qui dispose d’une richesse naturelle inestimable, mais qui devra lutter pour conserver son indépendance et son identité face à ses voisins et à la tentation d’une occidentalisation des modes de vie.



Nächster Halt: Nong Khiaw. Wieder begaben wir uns ein in Slowboat, um von Luang Prabang aus in dieses Dorf zu gelangen. Unter anderem an Bord, zwei Briten und zwei Amerikaner, die ihre Südostasientour – das würde mir nie in den Sinn kommen – auf dem Fahrrad machen. Beim Laden des Schiffes machte einer der „Amis“ gleich auf sich aufmerksam, denn als er im Boot zum Sprung ansetzte, um auf den Anlegesteg zu gelangen, spielte ihm sein Gleichgewichtssinn einen Streich, so dass er mit einem großen PLATSCH im Wasser landete und ein frisches Morgenbad in der Nam Ou nahm, zur Erheiterung aller Passagiere, und zum Glück auch zu seiner eigenen!

Während wir die Nam Ou hinauffuhren, offenbarte sich unseren Blicken eine vielfältige und üppig bewachsene Landschaft, die uns viel interessanter schien als die am Ufer des Mekong, denn in der viel kleineren und somit zugänglicheren Nam Ou geht es um einiges lebhafter zu. Hier sieht man große und kleine Dorfbewohner fischen, Wäsche waschen, herumtollen und sogar Gold suchen. Jedoch empfanden wir sogleich Bedauern für diese Menschen, da gegenwärtig von den Chinesen fünf Dammanlagen erbaut werden, um sich ihren Strom im eigenen Land zu sichern. Den Dorfbewohnern bzw. Laoten i.A. kommt er nicht zugute, und natürlich werden sie in der Folge zwangsumgesiedelt. Was aus ihnen dann wird, interessiert den Staat nicht, genauso wenig das Aussterben der Pflanzen- und Tierarten an und in der Nam Ou. Wir werden mitunter die letzten gewesen sein, die diese Naturschönheiten dieses Flusses noch zu Gesicht bekamen, bevor demnächst alles überflutet und das ganze Ökosystem verändert wird.


In Nong Khiaw angekommen, unternahmen wir eine Wanderung, um uns auf die Suche nach einem Wasserfall zu begeben, von dem in unserem Reiseführer die Rede ist. Doch selbst nach 7km war kein Wasserfall in Sicht – vielleicht wegen der Trockenzeit –, und wir machten kehrt. Auf unserem Rückweg begegneten fünf kleinen Laotinnen, die uns nach „Candies“ fragten. Wir gaben ihnen Kekse, und sie entschlossen, uns die 3km bis zu ihrem Heimatdorf kurz vor Nong Khiaw zu begleiten. Zum Glück hatten wir unser „Ohnewörterbuch“ dabei (danke Janine!), das uns beim Kommunizieren half. Sie übersetzten uns allerlei Wörter ins Laotische und wir ihnen ins Englische. Diese Begegnung hatte die vergebliche Suche nach dem Wasserfall wieder wettgemacht.


Die nächsten beiden Tage fuhren wir erneut mit dem Slowboat nach Muang Khoua und daraufhin nach Hatsa, von wo wir aus mit dem Sorng-Taa-Ou in die Stadt Phongsaly brausten, nicht ohne um unsere Leben zu fürchten, denn die Serpentinenstraßen ließen sich nur schwer mit dem Fahrstil des Fahrers vereinbaren.

Die Landschaft um Phongsaly ist von malerischer Schönheit, denn hier reihen sich Hügel, Berge, Teeanbaugebiete und mit Blumen übersätes Flachland aneinander. Auf unserer Wanderung am folgenden Tag waren wir mittendrin. Ich meinerseits hatte mit dem Auf und Ab des Trampelpfades (von einem Wanderweg konnte nicht die Rede sein) so einige Probleme, bin ich doch in keiner beispielhaften physischen Verfassung. Zudem biss sich bei der Überquerung eines Bachs ein Blutegel an meiner Hüfte fest. Den konnte Nico aber Gott sei Dank mit einem Desinfizierungsgel abnehmen. Unzählige Kilometer später legten wir dann in dem Dorf Kormaen eine Mittagspause ein. Zunächst erhielten wir keinen Zugang, da sich am Vortag ein Hirsch in das Dorf verirrt hatte und die Dorfbewohner nun die bösen Geister vertreiben mussten. Wir durften aber in das Haus der Schwiegerfamilie unseres Reiseführers eintreten, wo uns viele köstliche laotische Leckereien serviert wurden und wir die Bekanntschaft mit der Schwester seines Schwiegervaters und deren Mann machten, der mit 44 Jahren bereits ein Enkelkind hat, die kleine „Lan“, ein niedliches Mädchen, das uns neugierig beäugte.


Der Großvater schenkte uns Lao-Lao ein, einen Reiswhiskey mit 40 Umdrehungen… Vielleicht fiel uns deswegen der zweite Teil der Wanderung leichter. Die letzten 4 bis 5km wurden wir dann von einem Auto der Reiseorganisation abgeholt, welch eine Erleichterung! Unser Guide hatte wahrscheinlich nicht damit gerechnet, noch bis so spät auf Wanderung zu sein. Insgesamt waren wir sage und schreibe zehn Stunden unterwegs, eine harte Bewährungsprobe. Aber die Landschaft belohnte uns für die Mühe.


Den darauffolgenden Tag gingen wir demnach ruhig an und spazierten durch die Stadt Phongsaly. Als kleine Herausforderung des Tages stiegen auf den Hügel Phan Fu (ca. 800 Stufen), auf dem ein Stupa mit Buddha-Statue steht und man einen schönen Blick auf die Stadt hat.

Auch wenn wir nur den Norden von Laos entdeckt haben, so haben wir doch einen ersten Eindruck dieses wundervollen Landes erhalten, dessen Naturschätze noch weitgehend erhalten sind. In einigen Jahren wird sich das jedoch sicherlich ändern wird, wie wir an den Staudämmen der Nam Ou sahen. Es wird abzusehen sein, ob Laos der Verwestlichung wird standhalten können…


4 commentaires:

  1. Encore un bien agréable moment passé avec la lecture de ce noouvel article. Quel contraste avec notre quotidien. Même pas goûté le rat grillé ?? petits joueurs...
    Gros bisous - Mam

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  2. "Marcher sous un soleil assommant"....., en ce qui nous concerne, aucun risque de ce genre ici, pas le moindre rayon depuis..... des semaines ou si peu.
    Belle description de ce pays qui nous emmène durant quelques minutes dans les profondeurs de l'Asie.
    Vous semblez séduits et émerveillés par tout ce que vous vivez là bas, quel bonheur.
    Continuez ainsi.
    Gros bisous à vous deux.
    Tata M

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  3. Nous nous régalons en lisant vos récits de voyage et nous avons l'impression de ressentir la chaleur en visionnant les photos.... comme vous avez raison de vivre vos rêves !
    Nous attendons maintenant avec impatience le Vietnam qui nous rappellera de bons souvenirs.
    Bises à vous deux.
    Marie-Claire & Jean-Claude

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  4. Coucou à vous deux,
    Nous allons fêter Pâques en famille à Olivet avec tes parents Nico, Romain et Audrey, les parents de Pascal et Mathéo sous un froid hivernal....
    Le soleil commence à nous manquer, il me semble que l'an passé on faisait des parties de tennis de table au soleil....
    Profitez bien de la chaleur, du paysage, des couleurs car nous, c'est gris, froid, seuls les feux de cheminées réchauffent l'atmosphère....
    Attendons les belles photos et les récits colorés.....
    Gros bisous

    TATA M

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