lundi 6 mai 2013

Le Cambodge, révélateur des différents visages de l’humanité - Kambodscha und die verschiedenen Gesichter der Menschheit (3-12.4)

Dès que nous passons la frontière, la vague de chaleur qui s’abat sur nous est comme un avertissement que nous lance le pays, qui semble nous dire « jusqu’ici, vous ne saviez pas ce qu’avoir chaud signifie ».

Arrivés à Phnom Penh, nous nous frayons un chemin au milieu de la circulation chaotique pour finalement atteindre un hôtel au bord du lac, d’où nous pensons bénéficier d’un peu de fraîcheur. Depuis le toit, la vue sur le lac est surprenante, au lieu d’une grande étendue d’eau, nous voyons des gamins jouer au foot au milieu d’un immense terrain vague.


A Phnom Penh, nous visitons le magnifique Palais des Beaux Arts, recelant d’inestimables statues khmers, et le Palais Royal, qui présente peu d’intérêt en lui-même après avoir vu celui de Bangkok, mais qui donne accès à l’incroyable Pagode d’Argent, carrelée de 5 000 carreaux d’argent de 1 kg chacun et abritant un bouddha d’émeraude et un autre d’or de 90 kg, ruisselant de diamants et de pierres précieuses. Un autre lieu clé est le Wat Phnom, le plus ancien temple de la ville à laquelle il a donné son nom. Cependant, malgré ces beaux monuments, on ne peut pas vraiment dire que la ville soit belle ou harmonieuse. Autrefois resplendissante, ses trésors architecturaux ont beaucoup souffert de la guerre, et aujourd’hui quelques bâtiments coloniaux subsistent au milieu d’immeubles délabrés.


Mais s’il y a bien un endroit qui nous aura marqué à Phnom Penh, c’est le musée du crime génocidaire, révélant le visage le plus sombre de l’humanité. Le bâtiment, initialement un lycée construit par les français, est devenu en 1975 la prison S-21 (ou Tuol Sleng) du régime des Khmers rouges, synonyme d’enfer sur terre pour les milliers de personnes qui sont passés entre ses murs. Ouvriers, intellectuels, cadres, professeurs, étrangers, il suffisait de porter des lunettes ou d’avoir un stylo pour être suspecté d’être un ennemi de la révolution et arrêté avec toute sa famille, enfants et bébés compris, puis conduit à Tuol Sleng pour être torturé au point d’avouer n’importe quoi, avant d’en finir au camp d’extermination de Choeung Ek, où des dizaines de charniers ont été mis à jour. L’horreur de ce passé récent aura traumatisé le pays, et le temps étant aujourd’hui à la réconciliation, on voit également des photos des anciens tortionnaires, de jeunes adolescents endoctrinés et formatés par l’Angkar (« l’organisation »). Cette visite est un vrai cauchemar, les innombrables photos de détenus affichées au mur sont autant de victimes de la folie des Khmers rouges, qui ont mis en place un régime de la terreur durant leurs trois années au pouvoir, au cours desquelles ils ont commis un véritable génocide sur leur propre peuple. Chassés en 1978 par les vietnamiens, il aura fallu attendre plus de 30 ans pour voir des procès s’ouvrir, les Khmers rouges présentant un contre-pouvoir utile à la Thaïlande et à l’Occident pour lutter contre le Vietnam communiste occupant le pays pendant 11 ans, et un ancien Khmer rouge étant aujourd’hui encore au pouvoir, tout simplement incroyable…


Nous reprenons ensuite la route pour atteindre Siem Reap, point d’ancrage agréable, même sous cette chaleur écrasante, permettant d’aller sillonner les temples d’Angkor plusieurs jours durant. Le site d’Angkor (« la capitale » en khmer), dont la simple évocation fait aujourd’hui rêver, a abrité à partir du IXème siècle la capitale de l’Empire khmer. Pendant plus de 500 ans, la beauté et la grandeur de la cité ne cesseront de croître au rythme de l’influence de l’Empire sur la région, les souverains successifs édifiant des temples toujours plus beaux dédiés aux cultes hindouiste ou bouddhiste, aux rois défunts ou à leurs ainés. Après être tombée dans l’oubli et abandonnée à la jungle plusieurs siècles durant, la cité mythique a été redécouverte pour le plus grand bonheur de tous, ses édifices époustouflants étant autant de témoignages de sa gloire passée.

A peine les sacs déposés, nous montons dans un tuk-tuk qui nous conduit à notre premier temple d’Angkor, le Phnom Bakheng, duquel nous avons droit à un joli coucher de soleil au-dessus de la végétation. Le lendemain, réveil à 4h30 pour aller assister à ce qui sera indubitablement un temps fort de notre voyage, le lever de soleil sur l’Angkor Wat. Alliant grandeur et élégance, majesté et finesse, ce temple dédié à Vishnou, le dieu suprême de l’hindouisme, incarne l’âme de la cité et le symbole du pays. Ses formes somptueuses doublées des couleurs de l’aurore se reflétant sur ce qui fut un bassin extérieur ajoutent au superbe du spectacle. La visite est tout autant agréable, des bas-reliefs remarquablement bien conservés, dont la précision et la beauté sont spectaculaires, à la tour centrale symbole du divin Vishnou, des imposants murs d’enceintes doublés de douves aux dimensions irréelles aux pavillons intérieurs, le temple respire l’élégance et il n’est pas difficile d’imaginer à quel point il devait être proche de la perfection il y a de cela neuf siècles. Après avoir vu à Phnom Penh la face sombre de notre espèce, nous nous retrouvons admiratifs devant un véritable chef d’œuvre de l’humanité, émouvant exemple de ce que l’Homme est capable de faire de plus beau.


Nous pénétrons ensuite dans l’Angkor Thom, cité impériale marquant l’apogée de l’ère angkorienne. Les imposantes arches des portes d’accès sont gardées par une armée de divinités et de démons alliés dans leur labeur commun du « barattage de la mer de lait », épisode fondamental de la mythologie hindoue visant à créer le nectar d’immortalité. La scène est impressionnante, ces géants tiennent entre les mains un naga, serpent mythique à sept têtes, sur lequel ils tirent alternativement afin de faire jaillir le précieux nectar. Parmi les trésors qu’abrite la cité se trouve le Bayon, temple labyrinthe déroutant, dans lequel on évolue au milieu d’une forêt de tours sculptées en haut desquelles se dressent de multiples visages énigmatiques. Signifiant « la montagne magique », le nom du temple traduit bien l’atmosphère mystérieuse qui s’en dégage.


Tout au long de ces trois jours de visites, nous ne cessons de découvrir et d’admirer ces chefs d’œuvre ayant traversé les âges. En plus de ceux décrits plus hauts, nous sommes particulièrement marqués par deux temples : le Ta Phrom et le Banteay Srei. Le premier correspond à l’image que l’on se fait des premiers explorateurs découvrant un de ces trésors cachés. La nature a repris ses droits sur le temple, immergé au cœur d’une jungle luxuriante. Ici, les énormes fromagers font figure de prédateurs, engloutissant les tours et faufilant leurs larges racines entre les pierres pour tracer leur chemin jusqu’au sol. Les rayons du soleil perçant la végétation et les amas de pierre en équilibre ajoutent à la magie du lieu. Le second, le Banteay Srei, ou Citadelle des Femmes, est la finesse incarnée. Taillé dans le grès rose, les bas-reliefs de ce temple intégralement sculpté sont le pendant minéral de la dentelle. Des gardiens de pierre aux têtes de singes ou de lions protègent l’entrée de pavillons décorés d’une multitude de figurines et de fresques végétales. Ce temple remarquable est sans aucun doute le plus gracieux d’Angkor.


Les yeux pétillants de joie après avoir vu tant de merveilles, nous allons passer quelques jours à Battambang, dont les environs sont considérés comme le grenier du pays. La campagne de Battambang est d’une verdure inattendue, alors que la terre est sèche dans la plupart du pays et qu’il y fait aussi chaud qu’ailleurs au Cambodge. Ici, potagers, rizières et plantations d’arbres fruitiers se succèdent, et parcourir les plaines en tuk-tuk apporte un peu de fraicheur. Tout à coup, alors que nous sommes au milieu de nulle part sur un chemin en terre, le ciel s’assombrit et les nuages se pressent au-dessus de nous. En quelques minutes, la paisible campagne devient le terrain de jeu d’un violent orage de mousson en avance sur la saison, nous donnant un aperçu de ce que les habitants vivront à partir de fin mai. Les éclairs qui s’abattent au sol retentissent, et les cordes de pluie ruissèlent sur le chemin, alors que le tuk-tuk avance péniblement…avant de tomber en panne. Le chauffeur le répare tant bien que mal sous la pluie avec un sac plastique, et nous pouvons enfin souffler quelques kilomètres plus loin, à l’abri près de grottes. A la tombée de la nuit, nous avons droit à un spectacle inédit, des milliers de chauves-souris sortant d’une grotte en un flux incessant avant de se disperser plus loin dans la campagne, nous restons un bon moment à les observer, stupéfaits de leur nombre. De Battambang, nous rejoignions Poipet pour franchir le poste frontière, et espérons laisser derrière nous quelques degrés en entrant en Thaïlande.


Notre séjour au Cambodge aura été pour nous, au-delà d’une formidable expérience, un véritable voyage à travers les différents visages de l’Homme. D’abord ébahis d’horreur devant la folie sans nom dont ont fait preuve les Khmers rouges, nous avons été émerveillés par les temples d’Angkor, véritables trésors illuminant de leur beauté le Patrimoine mondial de l’humanité, qui resteront gravés en nous comme un des temps forts de notre voyage.




Mysteriös und geheimnisvoll zeichneten sich die Umrisse gegen den rötlich schimmernden Himmel ab. Während die Sonne aufging und es immer heller wurde, tauchte er immer mehr aus der Dunkelheit auf, bis wir ihn ganz deutlich sahen: den Angkor Wat. Es war gerade mal 5 Uhr morgens, und die Menschenmassen drängten sich vor den Tempel, um einen magischen Sonnenaufgang zu erleben.


Ein einmaliges Schauspiel. Wir traten in die Tempelanlage ein und sahen zu, wie die ersten Lichtstrahlen die Reliefs in den Außengängen wachkitzelten, auf denen Szenen der buddhistischen Mythologie abgebildet sind. Wir waren erstaunt, wie gut die jahrhundertealten Reliefs noch erhalten sind, denn die Details – wenn auch zum Teil saniert – sind ziemlich deutlich zu erkennen.


Der Tempel Bayon aus dem 12./13. Jahrhundert im Zentrum der Stadt Angkor Thom, auch „Zauberberg“ genannt, besteht aus einem Wald aus riesigen Gesichtern, die von den 37 Türmen (damals 54) in alle Himmelrichtungen schauen und verschiedene Gesichtsausdrücke Buddhas zeigen. Der Tempel Ta Phrom gibt das Bild wieder, das man im Kopf hat, wenn man „Angkor Wat“ hört, nämlich Tempelruinen, in denen sich der Dschungel sein Existenzrecht zurückholt. Hier wachsen gewaltige Bäume auf den Gebäuden, Moos bedeckt ganze Flächen und Wurzeln umarmen die Gemäuer, so dass man sich hier in die Lage der Menschen versetzt fühlt, die die Tempel nach jahrhundertelangem Vergessen wiederentdeckten.


Der Banteay Srei wurde aus rosa Sandstein gebaut, und seine Pflanzen- und Tierreliefs sind dermaßen detailliert, dass man davon ausgeht, dass der Tempel von Frauen erschaffen wurde. Daher sein Name „Zitadelle der Frauen“. Je nach Stand der Sonne erscheint der Sandstein in einem anderen Farbton, so dass man hier Stunden damit verbringen könnte, die Reliefs zu betrachten und sich in ihren Bann ziehen zu lassen.


Die Angkor-Tempel bildeten einen krassen Gegensatz zu dem, was wir in Phnom Penh zu sehen bekamen. Dort besuchten wir neben dem Königspalast und dem Museum für schöne Künste das Völkermord-Museum im ehemaligen Gefängnis der Roten Khmer Tuol Sleng. An die 15.000 Kambodschaner wurden hier zwischen 1975 und 1979 gefoltert und getötet, da sie als Gegner des Regimes der Roten Khmer angesehen wurden. Es genügte, einen Stift zu besitzen oder eine Brille zu tragen, um als intellektuell und somit als regimefeindlich zu gelten. Dabei spielte es keine Rolle, ob es sich um Frauen, Kinder oder Babys handelte. Anliegen der Roten Khmer war es, ein Volk aus „dummen“ und somit lenkbaren Menschen zu schaffen, wodurch ihnen Lehrer, Ingenieure und andere Intellektuelle natürlich im Wege standen. Grund genug, sie alle auszumerzen. Die Gefängniswächter selbst waren Kinder im Alter von 10 bis 15 Jahren, die weitaus grausamer waren als die Erwachsenen. Sie schossen Fotos der Inhaftierten bei ihrer Ankunft sowie nach ihrem Tod infolge der Folterungen, die in diesem Museum ausgestellt werden. Auch Bilder von Folterinstrumenten und gefolterten Menschen sind hier zu sehen. Ein Museumsbesuch, der kein leichtes ist. Während man durch die Gänge und Räume dieses Ortes geht, an dem so schreckliche Dinge passierten, fällt es schwer zu glauben, dass der Mensch, der so grausam sein kann, gleichzeitig so prachtvolle Dinge erschaffen kann wie die Angkor-Tempelanlagen.


Unsere letzte Station in Kambodscha bildete Battambang, bekannt für seine Reisfelder und grünen Obstplantagen, die wir in einem Tuk-Tuk einen Tag lang erkundeten. Wir besuchten außerdem eine kleine Familienfabrik für Reispapier, aus dem Frühlingsrollen gemacht werden und aßen leckeren Kokosreis, der in Bambus gegart wurde. Am Nachmittag erlebten wir dann einen Vorgeschmack auf das, was die Bewohner hier Ende Mai erwartet… Einen Regenschauer, der dem Monsun gleichkam. Wir fuhren mit dem Tuk-Tuk gerade mitten durch einen Pfad, der sich binnen Sekunden in einen Fluss aus Schlamm verwandelte. Unser Fahrer kämpfte gegen Wind und Regen an und wurde bis auf die Knochen nass, bis plötzlich der Motor ausfiel! Kein gutes Timing, denn um uns herum gab es nichts außer Felder und Bäume, und obendrein gesellte sich zum Regen noch Gewitter. So saßen wir einige Minuten fest, bis uns der Fahrer fragte, ob wir eine Plastiktüte hätten. Wir gaben ihm eine und er befestigte sie unter strömendem Regen am Motor, welcher kurze Zeit später Gott sei Dank wieder ansprang.

So nahmen wir Kurs auf eine Fledermaushöhle, in deren Nähe wir Unterschlupf fanden, bis der Regen aufhörte. Schließlich konnten wir einen Hügel besteigen, der uns einen schönen Ausblick auf die Landschaft bot, und am frühen Abend stellten wir uns vor die bereits erwähnte Höhle, um ein spektakuläres Schauspiel zu bewundern. Tausende und Abertausende von Fledermäusen schwirrten aus der Höhle in die Dämmerung heraus, es nahm gar kein Ende! Der Schwarm zog über uns herüber und verschwand irgendwo am Horizont, während wir die Köpfe in den Nacken legten und das Kreischen der Fledermäuse vernahmen. So etwas erlebt man nicht alle Tage.


Kambodscha bleibt uns in meteorologischer Hinsicht vor allem durch seine Regenschauer und bedrückende Hitze in Erinnerung. Letztere raubt einem jegliche Energie, deren einziger Vorteil ist, dass Menschen mit Sextanerblase wie ich ergiebige Mengen an Wasser trinken können und dennoch nie auf Toilette müssen, da sie alles ausschwitzen… Ansonsten ist Kambodscha ein Land, in dem die beiden Gesichter des Menschen mehr als deutlich werden, betrachtet man die neuere Geschichte des Landes einerseits, in der die Roten Khmer ihr eigenes Volk austilgten, und die Herrlichkeit der Angkor-Tempelanlagen andererseits, Zeugen einer prachtvollen Vergangenheit des Khmer-Reiches und bedeutendes Erbe der Menschheit.

7 commentaires:

  1. J'attendais avec impatience vos impressions sur ce pays que nous avons découvert en famille il y a 4 ans. Nos premiers pas en Asie qui nous avaient également séduits et donnés envie d'y retourner un jour.
    Vos commentaires me baignent à nouveau vers cette ambiance si particulière du Cambodge que vous décrivez fort bien.
    Bonne poursuite de votre périple, attendons vos délicieux récits !!!!
    Gros bisous
    Tata M

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  2. Comme depuis le début de votre aventure, on a l'impression d'être à vos côtés à chaque lecture. Les superbes photos ravivent ces sensations, on fait partie du voyage ...
    Gros bisous à tous les 2

    Franck & Flo

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  3. Tata M a tout dit !! Vos impressions confortent les nôtres sur ce pays merveilleux que nous avons découvert nous aussi et qui nous a laissé d'innombrables souvenirs dont vous le faites le plaisir de raviver. Si je peux me pertmettre j'ajouterai dans les points super positifs de ce pays la cuisine au curry (!!) et cette convivialité des combodgiens toujours agréables et très souriants.
    Bises à vous deux
    Tonton P

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    1. Merci à tous pour vos commentaires, c'est bien vrai que la cuisine Cambodgienne et la gentillesse des gens sont aussi très agréables, on adorait se promener dans les marchés et goûter plein de petits plats.
      Bises,
      Neuveu N & Belle nièce I

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  4. c'est toujours avec beaucoup de plaisir que nous suivons votre aventure si bien détaillée. Un grand merci de nous faire découvrir ces magnifiques pays si différents du nôtre.
    Gros bisous à vous 2
    Mireille et Pierre

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  5. Viva Cambodia :))
    Et Joyeux 3 mois de voyage! J'esp que le temps ne défile pas trop vite .. gros bisous à tous les 2 et à bientot pour des nouvelles!
    Cécile

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  6. Vous nous avez manqué! Merci pour tous vos récits, vivement les prochains! A quand la connection sur Skype! Bisous à vous deux et faites attention à vous!
    Laurent, Manu, Lucas et Simon

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